En bref
"J’ai eu un éclair récemment : quand on perd un mari, on est veuve. Quand on perd ses parents, on est orphelin. Mais quand on perd un enfant, un bébé ? Bah, y’a pas de mot."
Laure, Acte IV scène 9
La pièce
Adaptée du roman de Maud Jan-Ailleret "Donne-moi des fils ou je meurs" (ed. Grasset), In Utero nous plonge dans l'histoire de Laure et Antoine, qui s'aiment d'un amour fou et insatiable depuis la faculté. Elle est cheffe de projet dans le digital, il est archéologue et leur avenir est tout tracé : ayant fait l'acquisition d'un appartement plus grand, le couple souhaite désormais fonder une famille.
Malheureusement, le sort s'acharne contre eux : après avoir fait face à la perte d'un bébé au bout de trois mois de grossesse, Laure tombe de nouveau enceinte et perd le bébé au même stade. Au troisième décès, à plus de quatre mois de grossesse, des analyses sont effectuées et désignent clairement une fautive : Laure.
Chacun se replie alors sur soi : Antoine se jette à corps perdu dans le travail, tandis que Laure se révolte contre le destin. Refusant de se résigner, elle lutte : contre le renoncement d'Antoine, contre son propre corps, contre la fatalité.
Ce combat, celui d'une mère en devenir à qui l'on interdit d'exprimer tout l'amour qu'elle veut donner devient une guerre contre le monde. Laure s'assombrit : avoir porté la mort lui fait perdre le goût à la vie. Le regard de son entourage se fait de plus en plus jugeant et le même leitmotiv lui est renvoyé chaque jour à la figure : "C’est trop de tristesse pour des fœtus".
In Utero, c'est la lutte d'une femme qui ne demande qu'à être entendue et comprise. C'est l'histoire d'un deuil qu'on ne fait pas et qu'on minimise souvent. C'est une épopée pleine de vie pour battre la mort.
Dossier de production